Bonjour chers lecteurs .....
Votre mission, si toutefois vous l’acceptez : lire une pauvre critique d’un pauvre rédacteur amateur cherchant tant bien que mal de pauvres mots sur un pauvre film d’une pauvre saga... Pauvre saga ? Pas véritablement. Plutôt originale et diversifiée.
Depuis 1996 et son ouverture vers le grand écran à l’aide du visionnaire Brian De Palma, la saga Mission Impossible n’a eu de cesse de réussir à se remettre en question à travers les années, et de proposer de nouvelles manières d’instaurer son cadre au sein de son époque.
Elle se justifie par le savoir-faire et les différentes visions que chaque auteur a su insuffler au sein de la franchise : entre le pur film d’espionnage de De Palma avec Mission Impossible (1996), l’"actionner" nanardesque de John Woo avec Mission Impossible 2 (2000), ou encore le thriller captivant de J.J. Abrams dans Mission Impossible III (2006), jusqu’à devenir un pur film d’action moderne, impressionnant et divertissant à partir de Protocole Fantôme (2011), signé Brad Bird.
Ce dernier n’a eu de cesse de continuer dans sa lancée, avec l’introduction de l’auteur Christopher McQuarrie, nouveau visage de la saga, ayant signé le meilleur de celle-ci avec le thriller hitchcockien Mission Impossible : Rogue Nation (2015), et la pure réussite parisienne Mission Impossible : Fallout (2018) — le meilleur opus de la saga à ce jour — jusqu’à assurer sa conclusion en deux actes avec Mission Impossible : Dead Reckoning (2023) et The Final Reckoning (2025).
Cette marque et ce savoir-faire auront réussi à lui conférer le statut culte de saga acquise et savoureuse, et qui, après plus de 7 films, arrive encore à nous galvaniser par sa volonté de toujours nous surprendre, principalement par ses impressionnantes scènes d’action devenues avantage marketing — pouvant parfois devenir les limites du film (la scène à moto de Dead Reckoning, gâchée par les bandes-annonces) — ainsi que par sa coqueluche star vedette : l’increvable Tom Cruise.
Devenu icône de toute une génération, héritier ultime de Belmondo de la cascade, star de l’action ancienne et moderne ne voulant toujours pas vieillir, et nouveau producteur finançant chacun de ses films comme une marque de production, rappelant des producteur type Jerry Bruckheimer, justifiant le retour avec succés de Top Gun en 2022 avec "Top Gun : Maverick" plaçant l'acteur de 62 ans en roi du Box-office deversant sa "Tom Cruise mania".
Cependant, force est de constater que la déception critique et publique du dernier volet en date, Mission Impossible : Dead Reckoning (2023), a su remettre en question Tom Cruise ainsi que Christopher McQuarrie — les nouvelles têtes pensantes de la saga — sur la manière de diriger le film, désigné comme véritable conclusion de toute la saga (ou en tout cas annoncé comme le dernier acte).
Le changement de titre, passant de Dead Reckoning Part II à The Final Reckoning (un changement issu des retours mitigés du septième opus), accentue davantage cette volonté de conclure les péripéties d’Ethan Hunt et de son équipe après de (trop longs) bons et loyaux services, sur une touche émouvante entre fan service et grande fresque laissant percevoir le meilleur de son action, pour enfin terminer dignement les bases d’une saga de plus de 29 ans, à la manière d’un No Time to Die pour James Bond.
Alors... pari réussi ?
Après la déception du dernier opus, il fallait réussir à reprendre la force des épisodes Rogue Nation et Fallout, tout en gardant les enjeux instaurés au sein de Dead Reckoning, afin de peaufiner et créer un melting-pot pour une conclusion à la hauteur.
Un pari réussi à moitié, tant le film est construit de manière très particulière : par sa première partie se voulant émotive, mais prenant beaucoup trop de temps à démarrer, et commençant sur sa deuxième heure à insuffler un rythme un peu plus soutenu vers une dernière partie très satisfaisante et bourrée d’action.
Son introduction, voulant à tout prix prouver qu’il s’agit de l’ultime chance pour Ethan Hunt de sauver encore le monde, se caractérise par ces trop longs moments, des reprises de scènes des anciens films, voire à certains moments vomitives, tellement elles s’enchaînent sans aucun véritable sens.
Toutefois, cette idée de points de concordance, faisant écho aux évènements du passé au sein de la saga, permet de donner à la saga un véritable sens narratif et cohérent, et permet de crédibiliser chaque évènement ayant impacté les choix de nos personnages (la patte de lapin dans Mission Impossible III, le piratage des serveurs dans Mission Impossible, l’attentat du Kremlin dans Mission Impossible : Protocole Fantôme, ou encore le gaz toxique dans Dead Reckoning). Cette volonté était déjà amorcée dans son précédent opus, en reprenant le rôle de Eugene Kittridge du premier opus de 1996, tout en faisant ressurgir les fantômes du passé, se mariant avec habileté aux nouveaux personnages instaurés dans Mission Impossible : Dead Reckoning.
On peut toutefois encore émettre une réticence par ce trop-plein de personnages, dont seuls quelques-uns arrivent à tirer leur épingle du jeu, au détriment de certains beaucoup trop anecdotiques (encore une fois, le personnage de "Paris" de Pom Klementieff, le personnage de Greg Tarzan Davis), problème étant déjà les limites du septième opus.
Ce ne sont pas les seules épines posant déjà problème dans Dead Reckoning, tant le scénario décousu et faussement complexe se fait ressentir, entre les dialogues surlignés, surexplicatifs, et les explications des personnages beaucoup trop longues, faisant encore une fois de ce scénario de Mission Impossible un des plus faibles de la saga...
Cependant, le scénario reste sauvé non pas par son nombre de scènes d’action, trop peu présentes, mais par la générosité dont elles font preuves vers la fin du film, prouvant encore une fois que Christopher McQuarrie brille par l’ingéniosité de ses scènes d’actions sous-marines et aériennes. Même si les scènes de pur divertissement restent trop peu présentes, quand on les voit arriver, elles nous transportent vers un déluge de pure action, époustouflantes et marquantes, dont son climax aérien nous prouve encore une fois pourquoi nous adorons aller au cinéma : pour voir des scènes de cascades dantesques et impressionnantes, magnifiées par le magnat d’Hollywood, Tom Cruise, prouvant encore une fois son implication dans les cascades effectuées par lui-même, qui laissent pantois face à la forme olympique du gaillard à plus de 60 ans.
Un acteur tellement impliqué dans ses projets qu’on le sent investi d’une mission : prouver que le cinéma n’est pas mort, et qu’il peut continuer de vivre si des films à l’ambition comme celui-ci continuent de perdurer.
On songera tout de même à conseiller à Tom Cruise de peut-être tourner la page une bonne fois pour toutes à cette saga, nous ayant offert le meilleur du divertissement comme Hollywood ne sait plus faire, si ce n’est à l’aide de cadors tels que lui.
Ainsi , cet ultime épisode souffre du même syndrome que son dernier opus en date : trop long , trop verbeux , souffrant d’un scénario faussement complexe et tirant en longueur ses scènes gâchant d’autant plus celle dont l'action fait preuve de générosité . Cependant, il serait vraiment regrettable de ne pas mettre en avant le spectacle proposé tout au long de ce dernier opus, assurant un rythme crescendo et galvanisant, par les deux plus grosses scènes d’action de cet opus, avec l’une des meilleures scènes de la saga complète, permettant toutefois de conclure cet (on l’espère) ultime épisode sur une note satisfaisante et optimiste.
Merci Tom… 🙏
MISSION IMPOSSIBLE : THE FINAL RECKONING (2025)
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