En 2024, le cinéma Français a su, comme à son habitude depuis quelques années, nous proposer des œuvres fortes dans son ensemble en diversifiant les genres ( "Daaaaaaali" , "Le Comte de Monte-Cristo" , "Emilia Perez" , "Nous, les Leroy") tout en gardant une certaine volonté artistique traditionnelle qui la caractérise temps, cependant un film se démarquer du lot, un projet venant de l’imaginaire de Gilles Lellouche, auteur plus que prolifique dans le paysage cinématographique français au côté de certains comédiens amicaux tel des Cannet, Dujardin Cotillard , et autre François Cluzet qui a su s’imposer artistiquement par son charisme à l’écran, mais aussi depuis quelques années par son véritable premier long métrage solo (dixit "Narco" étant une coréalisation) « Le grand bain », une magnifique fable comiquo-dramatique portant sur les laisser pour compte et le combat pour la réussite porté par un casting féminin et masculin 5 étoiles ainsi le réalisateur de "Narco" et du "Grand Bain" revenait cette année en explosant tout sur son passage, en cassant tous les codes établis et proposant un projet dantesque et complètement fou : Un film d’amour sanglant , de mafieux poétique , de plus de 3 h exploitant avec violence le chaos de l’amour et ses répercussions porté par un immense casting de comédiens talentueuses et talentueux : François Civil, Adèle Exarchaupoulos , le couple flamboyant en tête d’affiche , sans oublier Vincent Lacoste , Jean Pascal Zadi , Raphaël Quenard , Alain Chabat , Elodie Bouchez ou encore Benoit Poelvoorde....
Un violent cocktail dynamisant le cinéma français en cette fin d’année proposant une véritable proposition d’auteur adaptée du roman de Neville Thompson en le déplaçant dans le nord de la France des années 80 jusqu’aux années 1990
Un film inévitable pour votre serviteur qui ne pouvait passer à côté tant la proposition fut forte et puissante et n’espèrer qu’attendre, si ce n’est un bon film, un grand film , verdict ?
Depuis son retour à Cannes en mai dernier , il est populaire de décrédibiliser le film avant sa sortie de par son scénario fleurant avec un certain ridicule sur le thème de l’amour les poncifs d’un Roméo et Juliette sous cocktails explosifs.
Il serait facile de décrédibiliser le film sur ses aspects , en effet ; le film présente de nombreux points négatifs principalement par son manque de surprise lié à une resucée d’histoire romantique à l’eau de rose même si le film fait des efforts timides pour essayer de sortir de ce cercle préétablis par le mélange explosif entre film d’amour et de gangster….
Cependant , « L’amour ouf » reste une œuvre ô combien passionnante et charmante , charmant est bien le nom qu’on pourrait définir l’amour ouf tant, c'est le pouvoir de l’image inculqué par Lellouche nous choppe facilement dans sa toile 🕸️, pendant ses 2h et 45 minutes et nous lâche presque jamais , cette toile , elle se définit par toute la générosité que Gilles Lellouche insuffle à son récit par un nombre incalculables de travellings imaginatif , de plan caméra originaux et divertissante voir parfois ingénieux faisant corps entre narration et visuel , beaucoup de détracteurs diront que ce n'est que par pur effet de style que Lellouche imprègne son histoire sans aucune volonté auteuriste derrière , mais cela serait un poil méprisant , tant le film par ses ambitieux et délirants plan de caméra imbibe le spectateur d'une pure viré délirante au sein du nord de la France durant les années 80-90 , des plans parfois déroutant , parfois trop généreux mais qui donne au film un pur style original fleurant souvent avec le mauvais gout sans ne jamais tomber dans le too much .
Comme fut « Le grand bain » en 2018 , « L’amour Ouf » fait office de pur film chorale tant par son côté jukebox affirmé que le nombre de personnages a l'écran assez bien développé servant chacun a l'intrigue avec plus ou moins d'assurance par une séparation chronologique de 12 ans et donc des personnages vieillissants campé par de nouveaux acteurs plus expérimentés, le film se séparant par deux parties bien distinctes entre les années 80 : période de l’adolescence et les années 90 : période de l’âge adulte post-prison pour le personnage de Clotaire, le film peut paraître dans son ensemble Bancale par sa première partie très réussie et sa seconde partie plus complexifiée et longue par les enjeux et le rythme moins clarifié , ce qui n'impacte en rien une deuxième partie plus nerveuse côtoyant le sang et les larmes au détriment de son premier acte plus glamour et innocent porté par le duo amoureux Mallory Wanecque et Malik Frikah absolument divin portant avec aisance cette première partie tant le deux acteurs sont juste par leurs rôles complétement a l'opposé sans ne jamais tomber dans l'adolescent clichés si ce n'est celui du personnage de Clotaire , jeune gamin roublard en quête de connerie affective qui exaspère au premier abord, mais devient tendre et attachant lorsque Lellouche en explore son milieu social , ce dernier jouant continuellement entre les genres de la comédie romantique et du pur film Scorcesien , parfois trop , tout en gardant une certaine pâte visuelle qu'il avait déjà côtoyé dans "Le Grand Bain". et "Narco".
Malheureusement le film reste sans surprise tant le film côtoie le film typiquement clichés amoureux de deux jeunes gamins au milieu social différents a la West Side Story , qui se perdront de vue pour mieux se retrouver plusieurs années après , le film peut paraitre grossier et pompeux dans son histoire cependant Gilles Lellouche y ingurgite tout son cœur , son âme, sa générosité, sa tendresse dans ce film que l'on ne peut que saluer le travail effectué après ses deux heures et quarante six minutes de films , sans oublier que le réalisateur nous embarque sans jamais nous laisser sur le carreau ce qui en fait un film extrêmement nerveux, mais qui sait se calmer pendant plusieurs moments de discussions posé et très juste , mention spéciale aux nombreuses scènes entre Jackie et son père tant Alain Chabat (qu'on n'aurait pas vu dans ce role) , bouffe l'écran par son charisme naturel , emplissant tout l'écran dans un rôle émouvant et poignant au détriment de l'autre star (ancienne) du film benoit Poelvoorde qui lui reste dans un jeu un peu plus retenue de rôle de parrain de la mafia sans scène vraiment marquante pour son personnage ce qui peut décevoir quand on connait l’excentricité du comédien belge.
Il n’empêche que le film est assuré par ces nombreux comédiens tous justes les uns que les autres mêmes si certaines alchimies ne sont pas vraiment claires voir ne fonctionne pas ( Vincent Lacoste et Adèle ) ou encore le personnage de Jean-Pascal Zadi toujours drôle à son habitude mais ne collant absolument pas au personnage enfant et amis de Clotaire , créant une certaine incohérence sur son comportement , il en reste une palette de comédien et comédienne excellemment interpréter ( Adèle Exarchaupolous devenant l’un des reines du cinéma français encore une fois , Raphaël Quennard toujours aussi farfelue par son phrasé, Élodie Bouchez absolument adorables en mère protectrice de Clotaire qui fait un mariage parental avec Alain Chabat , père protecteur de Jackie, très complet , tandis que François Civil semble un point trop caricatural voir très peu subtil par rapport à son homologue Malik Frikah en jeune Clotaire )
« L’amour Ouf » résulte d’un doux mélange exquis qui divisera par ses partis prit déséquilibré et explosif et son penchants un peu trop assumés vers le mafieux Scorcessien et le trip psychédélique romantique porté par un casting XXL très solide prônant une ode à la vie et surtout à l’amour , en effet , c’est bien l’amour qui anime nos protagonistes, mais aussi son réalisateur qui par un amour du livre original de Néville Thompson , par un amour de son récit , par un amour et une confiance assurés que Gilles Lellouche délivre durant 2h et 46 minutes une belle fresque sur le chaos de l’amour parfois fragile , souvent coup de poing, mais surtout caractérisé par un amour inconditionnel, un amour pas comme les autres, un amour Ouf !